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La différence à travers les yeux de mes enfants

juin 7

Temps de lecture : 4 min

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Pour aborder un sujet aussi important et actuel que la différence, j’ai choisi de vous offrir un témoignage personnel : la manière dont mes 2 fils y ont été confronté      et comment je les ai accompagnés pour      développer chez eux de la tolérance.


Lorsque mon ainé avait 8 ans et que nous étions dans un centre commercial, je l’ai vu sortir des toilettes en courant vers moi le visage terrifié. Le souffle coupé par la panique, il lui fallut quelques minutes pour se calmer et me raconter le moment où il s’est retrouvé nez à nez avec un homme au visage tellement brulé qu’il n’avait plus de cheveux sous sa casquette, ni de ses oreilles externes, ni même de forme à son nez.


Et même en lui expliquant que cet homme, qu’il voyait comme « monstrueux » physiquement, était très probablement sympa, cela ne le rassurait pas du tout. Son image était comme gravée dans sa tête. Le visage déformé par les brûlures de cet homme lui avait fait tellement peur, involontairement, que mon garçon en a fait des cauchemars les jours suivants. Alors je lui ai demandé d’imaginer son papa dans la même situation :


« Ruben, tu connais bien ton papa ? Tu sais que c’est un papa bienveillant, drôle, rassurant, fort…? Tu sais qu’il a des enfants, une femme, des parents, des amis, un travail…? Et bien je te demande d’imaginer si ton papa avait eu un malheureux accident avec le feu et que son visage était tout brulé. Est-ce que tu l’aimerais moins qu’avant ? A présent, imagine si ton papa, et son visage brulé, se baladait dans la rue et que tous les gens qu’il rencontre tournaient le visage pour ne pas le regarder, riaient de lui ou que tous les enfants s’éloignaient en courant. Tu leur dirais quoi ? Imagine que tous les gens qui ne le connaissent pas ne lui disaient plus jamais bonjour ou que ton papa n’avait plus de travail parce qu’il faisait peur à tout le monde. Comment réagirais-tu ? ».


Pendant que je lui parlais de son papa, je voyais mon petit bonhomme (qui a déjà 18 ans maintenant !) réfléchir…


Comme vous pouvez le deviner, en prenant papa comme exemple, il a compris très vite que cet homme, malgré sa différence physique et son histoire dramatique avec le feu, avait le droit de continuer à faire partie du monde. Et ce, dans le plus grand respect et la plus grande dignité qui soit.


La peur est une réaction normale face à un danger réel, elle permet à un enfant de se défendre. Les adultes peuvent l’apaiser facilement en luttant contre, en s’éloignant ou en la supprimant. Cependant, les enfants de moins de 6 ans rencontrent des difficultés à faire la différence entre leur imaginaire et le monde réel, ce qui peut entraîner des peurs tels que les monstres ou les sorcières.


Entendre des nouveaux bruits qui sortent de l’ordinaire ou rencontrer des inconnus au visage brûlé comme ce fut le cas pour mon fils, peut, dans leur imagination, représenter une menace pour eux. Un danger réel peut-être ! Et d’autant plus si les adultes leur transmettre leurs peurs. Ils ne savent pas comment faire. Ils ne comprennent pas.


Les aider à parler de ce qu’ils ressentent et choisir nos mots pour leur transmettre de l’information, leur donnera la possibilité d’observer des photos et des vidéos de ce qui leur fait peur. Ainsi, ils pourront comprendre. Leur parler également, de nos propres peurs d’enfant et de nos astuces pour les éloigner ou pour se rassurer. Utiliser des jeux, des dessins ou des histoires pour transposer la situation qui les effraie en une situation qui leur ait connue et agréable comme je l’ai fait pour mon fils avec son papa.


  Et enfin, les encourager peu à peu à entrer en contact avec ce qui les effraie. Au fur et à mesure que les enfants se sentiront capables d’affronter leurs craintes, leur peur diminuera et leur sentiment de sécurité augmentera.

 

Lorsque mon plus jeune fils avait 4 ans, nous étions également dans un centre commercial. Je remarque qu’il regarde avec insistance une personne sur un fauteuil roulant et me dit : « Maman, regarde, qu’est-ce qu’il a le monsieur ? Pourquoi il est assis sur une chaise qui roule ? »


Je lui réponds :

« Nolan, ce monsieur est comme tous les messieurs que tu vois dans le magasin, il a juste ses jambes qui ne fonctionnent pas parce qu’elles sont probablement malades. Peut-être qu’il est né avec des jambes qui ne fonctionnent pas ou peut-être qu’il a eu un accident, on n’en sait rien. Tu peux le regarder si tu veux, lui faire un sourire si tu en as envie. Je te félicite de m’avoir posé la question le moins fort que tu as pu et de ne pas l’avoir mis mal à l’aise en le montrant du doigt. Ce monsieur est un être humain comme toi et moi, il a juste besoin d'un fauteuil roulant pour se déplacer ».


Depuis, mon garçon, qui a déjà 10 ans fait toujours très attention de ne mettre personne mal à l’aise lorsqu’il s’interroge sur ce qu’il voit d’un physique ou d’une situation particulière.

 

Vous parlez de la différence à travers les yeux de mes fils est une belle façon pour moi de vous partager la manière dont j’ai fait, spontanément, le choix de les accompagner dans ces deux situations particulières qu’ils ont vécues tous les deux à des années d’intervalles. Je suis très fière que Ruben et Nolan soient aussi tolérants envers les autres quel que soit leur différence ou leur handicap.


J’aime aussi à dire que nous sommes tous des êtres différents alors où est la limite de ce qui est une différence et de ce qui est une normalité ?


Fatima Weppe, coach familial


« Depuis plus de 20 ans, Œuvrée pour le bien-être des enfants et de leur famille est une de mes plus grandes priorités! J’accompagne les familles afin que les enfants puissent grandir dans une famille harmonieuse avec des parents calmes et sereins. » 

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